jeudi 26 novembre 2015

Mes sons de Tana

Impossible d’écrire en ce moment, je publie donc un article que j’avais préparé depuis plusieurs mois sans le peaufiner, sur mes sons de Mada.

Hélas je n’ai toujours pas réussi à inclure de bandes sons aux articles de ce blog, peut-être n’est-ce pas possible en fait (Alix, mayday ?).
Du coup, je vais essayer d’évoquer mes sons de Tana en mots, même s’ils ne sont pas très poétiques pour la plupart !
Lorsque l’on arrive pour la première fois à Tana et ses environs, beaucoup de choses vous assaillent : on en prend plein les yeux, le nez et les oreilles.
Certains sons resteront gravés dans ma mémoire car ils sont très caractéristiques, j’essaie ici de vous les transcrire.

-  Nos premières nuits ont été perturbées par le chant saccadé d’un oiseau que nous ne connaissions pas, l’angoulvant (petit clin d'oeil si mes anciens collègues des PUF me lisent ;)). A la longue on s’y habitue, d’autant qu’il se fait moins intense au fur et à mesure de la nuit, mais cela est surprenant. C’est un oiseau qui niche à même le sol, comme il l’a fait sur notre terrasse. Il est assez petit mais surprenant car si l’on s’approche trop, il est capable d’ouvrir une gueule démesurée, cela fait peur venant d’un corps si petit !
Sur le toit ou le carrelage noirs, le camouflage est parfait !

mini-angoulvants tout mimi

- Les aboiements des chiens vers 22h aussi sont assez nets et peuvent être inquiétants, on les sent nombreux, énervés, affamés ? Je ne suis pas sûre néanmoins que ceux que l’on entend ainsi soient ceux que l’on voit errant dans la nuit lorsque l’on roule dans les rues enfin libres (car c’est là l’un des contrastes saisissant entre jour et nuit / bondé et désert) : ceux-là sont silencieux même s’ils sont en troupe, en maraude, inquiétants aussi.

- Sur le matin ce sont alors les longs carillons des églises environnantes qui nous ont perturbés, et le font encore d’ailleurs : 5h00, 5h15, 5h20… Il y a plusieurs églises/temples autour de nous, 2 sur la colline en face, 2 derrière nous, et cela fait écho en plus… Je ne pense pas qu’elles servent de réveil à la population car la plupart des gens sont déjà en route à cette heure-là (maintenant que nous connaissons les joies du transport pour Achille, le réveil est d’ailleurs à 5h20 pour nous, soit 3h20 en Europe actuellement). Je crois donc qu’il s’agit réellement de moments de culte.

- En journée, le son des chaussures qui traînent s’accroche à vos oreilles : énormément de gens marchent le long des routes tout au long de la journée, enfants, adultes, vieillards, sur de longues distances sans doute ou quelquefois juste pour aller chercher un autre taxi be (nom du taxi collectif, sorte de trafic aménagé avec des sièges). Ces personnes sont rarement bien chaussées : une vieille paire de tong, des savates en plastique, des tennis défoncées, voire pas du tout de chaussures. Le son de ces pas trainant sur le bitume poussiéreux ou sur la terre rouge et dure est vraiment caractéristique, je ne l’oublierai pas.
Je signale au passage que les chaussures coûtent relativement chères ici, trop chères pour les bourses moyennes en tout cas, et la récupération est de mise. On voit beaucoup de chaussures de secondes ou troisièmes mains en vente le long des route, suspendues à l'unité sur des fils pour ne pas être arrachées.


L’appel des receveurs-crieurs du taxi-be : placés à l’arrière des véhicules, ils haranguent les passants en criant la destination du véhicule et annonçant le départ imminent. Leur voix est alors bien particulière, forte, naturellement, mais surtout assez nasillarde.

- La tôle frappée en cadence pour fabriquer les fataper : dans un des virages dans 67 hectares, la « boutique » du ferailleur spécialiste de la fabrication des fataper, réchaud à charbon sur lequel reposera une marmite, est reconnaissable, juste à l’oreille, aux tap-tap réguliers sur la tôle de ces ouvriers.

- D’où nous habitons, nous entendons très bien les klaxons et bruits de la circulation de la montée d’Ambohibao en face, et du carrefour de la pharmacie d’Ambohibao. Comme ce sont deux points noirs question circulation, les 4x4 des « officiels » qui se rendent à la CCI ou à l’aéroport (et en reviennent), font hurler leurs sirènes pour dégager la route. Il ne se passe pas une journée sans que ce ballet ait lieu, figeant tout durant quelques secondes ou de longues minutes.
Le Président, ses ministres et députés ne connaissent pas les embouteillages, eux, comme ailleurs me direz-vous. Lorsqu’il s’agit du Président, la route est en plus jalonnée de gendarmes tous les 30-50m : ils ne gèrent pas la circulation mais sont là uniquement pour dégager toute voiture qui ne se pousserait pas au moment du passage du cortège. Ok, mais le souci est que les rues sont tellement bondées, mal entretenues, que même le passage dégagé, des accidents dramatiques arrivent avec ces cortèges : ici un scooter, là une fillette. 
Depuis septembre 2015 la situation s’est toutefois un peu améliorée côté circulation, enfin il va falloir passer la période des pluies pour l'entériner : des agents sont désormais en permanence aux heures de pointe sur ces points noirs et sont efficaces : ils font office de « feux tricolores » en fait, en stoppant /laissant passer à tour de rôle les différents axes. Avant la pharmacie, depuis chez nous, 2 sens interdits ont été ajoutés, fluidifiant le parcours et permettant de ne pas encombrer en double sens un passage très étroit qui bloquait tout le monde dans les deux sens. Ce passage est une fourche « intouchable » car il s’agit d’un imposant ancien tombeau, qui se retrouve maintenant au milieu d’une circulation intense alors qu’il devait être au vert lors de sa construction !

- Les appels du gars qui passent dans les rues et notre chemin aussi pour acheter et recycler les bouteilles : « Misy tavoangy – vous avez des bouteilles ? » (enfin c'est ce que l'on m'a dit). Comme dit dans un autre post, la bouteille d’eau vide s’achète 100ar, et connaît de multiples usages : contenir de l’huile, de l’essence ou tout liquide qui s’achète en petite quantité. Les bouchons sont utilisés pour faire des dessous de plat, même des sacs à main.  Avec son gros sac, ce monsieur (ou cette dame) récupère aussi les canettes d’aluminium, qui serviront ensuite à réaliser les petites voitures, avions, magnets, que l’on trouvera dans tous les marchés artisanaux.

- J’ai quelquefois été surprise de voir à l’heure du déjeuner aux abords des usines des zones franches une personne avec un mégaphone et un petit livre à la main : en fait c’est pour réaliser un prêche durant la pause déjeuner, le petit livre étant la Bible. J'ignore si cette personne est payée par son église/temple pour cela, ou si c'est un autre employé de l'usine...

- Allez un classique, le bruit des vieux camions qui redémarrent ou ont du mal en montée, avec l’énorme nuage de fumée bien noire !

- Et la musique bien-sûr, omniprésente, forte. Pas seulement quotidienne dans les petits commerces, non, les magasins plus grands mettent aussi de la musique à l’intérieur, mais sur l’extérieur surtout. Chaque événement public est martelé en musique, que ce soit les campagnes électorales, une simple publicité, l’anniversaire d’une marque, une promotion… Le classique dans ce cas est de louer un camion, une sono plus ou moins de bonne qualité, d’employer de jolies filles qui dansent à l’arrière du camion, et de sillonner la ville ainsi, créant au passage quelques embouteillages ! Hier, pour les 15 ans d'une société de micro-crêdit, il y avait une quinzaine de personnes sur des chaises autour d'une table à l'arrière du camion, je n'ai pas eu le temps de voir s'ils mangeaient ou discutaient juste ! 

- Le long des routes, à partir de 16h, on entend le crépitement des mazkitas (petites brochettes de zébu marinées (recette ici) saisies sur le brasero avec là aussi la fumée qui va avec.

- Lorsque l’on a un toit en taule, comme beaucoup de maison ici, entendre les torrents de pluie le soir et la nuit en saison des pluies doit devenir une habitude. Le toit de notre maison n’est pas en tôle, ce qui fait que lorsque je me trouve dans un bâtiment en tôle lors de la grosse pluie, cela reste impressionnant, décuplant l’intensité de celle-ci.

- Nos voisins de gauche ont quelques animaux dans leurs cours, chiens et poules : assez régulièrement l’une d’elles passe à la casserole : avant d’être réellement cuisinée, il faut donc lui couper le coup. Ces cris sont terrifiants et finalement assez longs, quelle agonie… Au club de sport les enfants ont aussi assisté à ce spectacle, avec la poule qui continue quelques instants de courir sans tête, ils ont été fort impressionnés de ce cours de science naturelle en direct !

Je viens de découvrir le lien vers cette emission de RFI, http://www.rfi.fr/emission/20151107-ecouter-antananarivo-ranaivoson-andriamialy-mondoblog , mais en fait cela n’est qu’une infime partie de ce que l’on entend tout au long de la journée ou le long des routes, et en plus cela est entrecoupé de musiques douces… Mais pour vous donner une idée, c’est déjà ça !


Voilà-voilà, j'en ajouterai peut-être d'autres par la suite, mais j’espère que cela vous aura fait voyager hors de ce climat mondial actuel plutôt morose, et que cela aura rendu plus « sonore » Tana pour les personnes qui ne peuvent venir sur place.

A bientôt !


vendredi 30 octobre 2015

Foulpointe et Mahambo

Aucune publication depuis le 14 juin, il est grand temps de donner quelques nouvelles !

La rentrée s’est bien passée, moins « stressante » que l’année dernière : l’appréhension du collège et du bus est derrière Achille en 5è ; en CE1 Ottavio commence aussi à mieux comprendre ce que l’on attend de lui… Les activités de chacun et de la famille occupent pas mal et je suis déjà souvent sur l’ordinateur pour les miennes…
Comme chaque septembre-octobre, les coupures d’électricité et d’eau sont incessantes, et nous connaissons aussi une coupure d’internet de dix jours suite au vol des câbles dans le quartier, suivie de connexions très irrégulières…
Il me faut aussi préciser que nous savons désormais que ce sera notre 3è et dernière année à Madagascar, nous en profitons donc pleinement ! Sans savoir encore si ce sera Paris ou ailleurs bien-sûr, ce serait trop simple.
La nécessaire routine de rentrée <lever aux aurores-coucher avec les poules> a juste été cassée le temps d’un w-e à Mantasoa : les maris nous ont rejoint après 45km en VTT en passant par les rizières et les pistes. Impossible de les récupérer éventuellement en voiture car ils étaient tout le temps éloignés de la route : fort heureusement aucun blessé n’était à déplorer. Traditionnelle fondue suisse le soir : exténué, Achille est allé commencer sa nuit dans la voiture à 21h en attendant que nous finissions !

C’est donc avec les vacances de la Toussaint que nous avons repris notre découverte du pays.
Cette fois, nous avons décidé de pousser plus loin sur la RN2, celle qui mène justement à Mantasoa puis Andasibe. On poursuit cette route très sinueuse (il faut descendre en 350 km de 1400m à la mer) jusqu’à Brickaville : au sud c’est direction Manambato, entre autres, où nous étions déjà allés en juin 2014 ; et au nord c’est direction Tamatave et pour nous Foulpointe et Mahambo, nos points de chute.
Logiquement nous croisons toujours beaucoup de camion dans les deux sens jusqu’au principal port de Madagascar, Tamatave : c’est toujours périlleux de les doubler. Certains sont arrêtés en pause, d’autres en panne, d’autres carrément accidentés et doivent être contournés.

Quelques branchages avant/après le camion indiquent aux automobilistes de faire attention, il y a rarement des personnes pour faire la circulation. 
En quelques heures on ne croise pas moins d’une vingtaine de camions citernes avec de l’essence, si essentielle au pays (pour les voitures certes, mais beaucoup aussi pour les groupes électrogènes qui pallient aux nombreuses coupures d’électricité de la Jirama).
Nous passons une nuit à Tamatave, déçu effectivement par l’hôtel Joffre du centre-ville : il n’y avait plus de place à l’Océan 501 suite à une réunion/we de Francs-maçons ! Sans doute faudrait-il s’attarder un peu, prendre le temps, y connaître quelqu’un, mais là franchement, on préfère tracer, de toute façon la baignade n’y est pas possible.
Nous pensons pouvoir prendre une petite route qui longe l’océan pour sortir de la ville et rejoindre la principale ensuite qui est plus éloignée, mais en fait cela ne mène nulle part, google map l’indique mais le « chemin » n’a plus d’issue. Cela nous permet tout de même d’avoir une vue d’ensemble des infrastructures portuaires.

Foulpointe ou Mahavelona se situe à environ 60km de Tamatave, la bourgade est le long de la route sur l’arrière et c’est donc « la » station balnéaire la plus proche de la capitale (410km les séparent). Les restaurants-hôtels sont en bord de mer, à l’avant donc. Nous stoppons 2 nuits au Manda Beach, posé directement sur le lagon.
Magnifique vue depuis notre bungalow, les enfants ne savent plus où donner de la tête entre le lagon et la piscine, pas de problème pour s’endormir le soir !


Nous ne manquons pas la visite du Manda Fort, l’un des rares vestiges historiques malgaches. Son nom est un beau pléonasme puisque manda veut déjà dire fort !


Fidèle, le guide, se présente comme le descendant de la 7è génération du Commandant du fort et d’une esclave djiboutienne s’étant enfuie à la nage d’un bateau négrier proche de la pointe. Il rend la visite vivante et captivante, car au fond il ne reste pas grand chose de cet édifice militaire circulaire (70m de diamètre pour 6m de hauteur) pourtant assez « jeune », construit vers 1820 par Radama Ier, le roi de l’unification. Fidèle explique que le fort a été construit avec l’aide des anglais, qui ont ainsi fourni 27 canons placés en hauteur pour lutter soi-disant contre l’esclavage (les anglais ont abandonné la traite dès 1807). Mais Foulpointe était aussi un ex-comptoir de la Compagnie française des Indes orientales, représentait donc une bonne position pour le commerce et la domination des mers qui faisait rage à l’époque entre français et anglais, et les flibustiers/pirates s’emparaient souvent dans ce coin des différents navires et de leurs cargaisons (la belle île de Sainte-Marie presqu’en face, où nous aimerions nous rendre en juillet, est d’ailleurs bien connue pour cela).
Le fort à l’époque était d’ailleurs beaucoup plus près de la mer qu’aujourd’hui, la terre a beaucoup gagné de terrain en 200 ans, avec tous les cyclones que la région subit.
Ce fort aurait été le point central d’un dispositif stratégique composé de 5 citadelles sur la côte est pour défendre la côte contre les invasions étrangères.
Il pouvait contenir jusqu’à 700 personnes nous dit-on. Il reste 3 bâtiments en son centre : le palais du roi, les cuisines et la prison. Il semblerait qu’il y ait eu quelques prisonniers français et néerlandais, mais c’est de l’histoire orale ! Quant au palais, le roi n’y serait que peu venu, et le mettre dans le fort était une bonne idée car sa majesté n’était pas forcément la bienvenue pour les populations car il représentait l’ethnie merina, pas toujours appréciée… J’ai pour ma part lu qu’il s’agissait d’une caserne, d’un arsenal et de la maison des officiers (effectivement, la cuisine se fait plutôt en plein air ici).
A l’intérieur dudit palais, Fidèle trace à la craie une carte de Madagascar au sol et explique le nom de Foulpointe comme un souvenir laissé par le nom du bateau anglais de 1795 « Hopefull », mouillé à la pointe…

La structure s’effrite quelque peu mais résiste finalement assez bien : les pierres sont jointes par un ciment fait de poudre de corail et de coquillage, de sable et de blanc d’œufs.
Fidèle nous a indiqué qu’il existerait un passage souterrain (bloqué depuis car on pouvait seulement y ramper) permettant de fuir le fort : les français l’aurait d’ailleurs trouvé vide en 1829, mais j’ai lu ailleurs qu’ils avaient plutôt été refoulés de Foulpointe.
Pour les repas nous rayonnons autour de l’hôtel : à refaire nous logerions au « Lagon » où la cuisine est excellente, le service adorable, et l’espace jusqu’à la plage idyllique avec ses deux petits étangs et passerelles juste avant (prévoir beaucoup de produits anti-moustique sans doute), et le « Gentil pêcheur » est l’un de nos préférés également.
Nous regrettons cependant le fait de se sentir « harcelés » dès que l’on met un pied sur la plage, mais je crois que c’est le lieu qui veut cela : on nous propose toutes les 2 mn massage, coquillage à manger, ballade en pirogue, collier à vendre… pas moyen de piquer un somme !
Le matin de notre départ, nous finissons par faire la ballade en pirogue dans « l’aquarium naturel » malgré la météo restée incertaine tous ces jours, entre deux éclaircies : nous ne le regrettons pas.
Petits et grands sont émerveillés par ce que les piroguiers ramassent en se baissant juste dans les 40cm de profondeur du lagon : énorme ou minuscule étoile de mer, étoile de mer dragon, cygne de mer, oursins…





Nous rejoignons Mahambo en fin de matinée, et logerons à la Pirogue pour 4 nuits : un seul mot, paradisiaque. L’offre d’hébergement de l’hôtel part du plus simple, très abordable, au plus luxueux. Etant 5 (nous avons emmené un ami d’Achille), il nous faut un grand bungalow et on nous a attribué le plus luxueux, que nous devons néanmoins laisser pour la dernière nuit en vue de sa préparation pour un mariage. Du reste le 2è bungalow nous aurait finalement mieux convenu, séparant mieux le coin nuit (tout à l’étage) du coin jour en bas (alors que des lits étaient également en bas pour le 1er).
Notre bungalow principal, relooké pour les mariés

Jolie allée pour aller se baigner !

Notre bungalow d'une nuit
Les lémuriens vary s'invitent régulièrement au restaurant de l'hôtel et sur les bungalows, ils ne sont que 2 mais font un bruit effrayant lorsqu'ils se disputent.

Le lagon juste en face est une piscine où l’on a toujours pied, il suffit de mettre des lunettes de piscine et l’on aperçoit déjà de jolis poissons. Les enfants se régalent avec leurs nouveaux masques « Easybreath » de Décathlon, vraiment pratiques pour ceux qui ont du mal avec le tuba : 
Sans vouloir faire de la pub, ce masque est top !
ils tournent pendant 2h autour d’un rocher et tout d’un coup poussent de grands cris : « une murène, il y a une murène » ! Dubitative, je vais voir et constate effarée que c’en est bien une, noire et blanche, à 3m du bord, dans 50cm d’eau : elle reste la gueule grande ouverte un long moment, puis la referme et disparaît dans son trou. Pas de photo sous-marine forcément, mais en voici une approchante trouvée sur le net. 
http://medecinetropicale.free.fr/murene.html






Ce que j’ai lu ensuite sur les murènes m’a glacé le sang (elle n’aime pas être dérangée, on la comprend, et ne lâche pas sa proie quand elle mord, on peut finir noyé !). 
A l’avenir, on tourne un peu moins autour ce rocher…

Pour ne pas se lasser du restaurant de l’hôtel et découvrir d’autres coins nous cherchons d’autres lieux où manger : nous retournons plusieurs fois au Zanatany, deux fois au Récif, allons à l’Hibiscus. Poissons, crevettes et langoustes sont les plats de résistance adulte, mais pas ceux des enfants, un peu moins « mer », ils le regretteront sans doute plus tard !
Notre deuxième jour à Mahambo est franchement gris voire pluvieux, c’est la plus mauvaise journée du séjour. On lit, les enfants jouent aussi à la tablette… Heureusement le lendemain la météo s’améliore même si cela ne paraît pas gagné tôt le matin, si bien que nous sommes partis rejoindre le groupe de surf sans crème solaire, pas bon ça… Le prof de capoeira des enfants nous avait indiqué encadrer un camp de surf pour ados dans le coin. Nous réservons 2 planches pour nos grands, et un bodyboard le 2è jour pour Ottavio. La plage avec de belles vagues, car non protégée par la barrière de corail (à priori jamais de requins nous dit-on, c’est vrai qu’il n’y a aucune activité ou résidus susceptibles de les attirer là, mais nous ne sommes pas tranquilles à 100%) est à 20-30mn de marche sur le sable, le long du littoral. Après 2-3h à lutter contre les vagues et les forts courants (j’ai presque eu du mal à revenir à juste 30m du bord à la nage seule, la planche était indispensable pour nos enfants, pas seulement pour surfer mais pour s’y reposer !), nos enfants sont morts et ont super faim ! Mais il faut tout de même attendre plus d’une heure pour être servis, où que l’on soit (c’est un gage de fraîcheur en même temps) !


L’après-midi se passe ensuite en barbotage dans le lagon ou en construction de châteaux de sable forcément.



Depuis le balcon, un soir sous la pluie et le soleil
Depuis janvier 2015, un nouveau bateau au départ de la plage de l'hôtel (le lagon s'arrête juste sur la gauche de cette plage, autorisant un mouillage sécurisé), El Condor , assure quotidiennement la liaison Mahambo/Sainte-Marie (034.70.433.01 pour ceux que cela intéresserait). Nous l’ignorions et ne nous serions peut-être pas autant arrêtés en route, mais pas de regrets, il est vrai que nous préférerions aller à Sainte-Marie en juillet, au moment du passage des baleines.
Samedi matin nous quittons Mahambo à 7h, et arrivons à Tana chez nos amis à 19h, avec une première pause petit-déjeuner à Tamatave et une autre pour déjeuner à Andasibe. Le retour est un peu long, cette route toujours aussi sinueuse n’en finit pas !
Les désolants feux de brousse sont plus nombreux qu’à l’aller, nous constatons que Tana est très enfumée, ce sera encore pire le lendemain.


Il est 15h30 et le soleil n'est presque plus visible par les fumées

















Fin d'après-midi enfumé et sans soleil le dimanche 25/10

La deuxième semaine des vacances se passe sous un temps gris et assez frais pour la saison, entre devoirs, coiffeur pour les garçons, médecin pour Otta et moi, cheval pour Ottavio, et les copains des enfants bien-sûr ;)

A la prochaine pour d’autres news !


dimanche 14 juin 2015

Mantasoa 3 !

C’est la troisième fois que nous allons à Mantasoa et je n’ai jamais vraiment développé sur cette « excursion » à 60km de Tana : nous y allions pour faire la fête entre amis et, en plus, le temps avait été à deux reprises exécrable donc presque r-a-s !
Cette fois, non seulement notre séjour a été plus sage, même si nous étions toujours en bonne compagnie, mais en plus il a fait un très beau temps, surtout à partir des demies-journées : forcément, cela change tout !

Samedi matin nous commençons bien-sur par les traditionnels embouteillages pour quitter la ville : au passage je constate que les fours à briques sont déjà en activité le long de l’Ikopa. En effet, les pluies ont été tellement dévastatrices qu’il faut beaucoup reconstruire, et donc vite produire de nouvelles briques.

Je découvre aussi le long de la rivière le lavage à même l’eau trouble des boyaux de porcs qui serviront à confectionner les saucisses que l’on voit pendre aux étals des boucheries dans la rue : de quoi me dissuader définitivement d’en acheter ainsi !

Au début je pensais que c'était de la corde, mais je ne comprenais pas pourquoi les gens en prenaient autant soin dans ce cas
Grâce à la notamine toujours, pas de malades dans la voiture malgré les 60 km de montée en lacets.
Nous arrivons à notre hôtel L’Ermitage http://www.ermitagehotel-mg.com/index/?lang=fr , rejoints par les plus courageux d’entre nous qui étaient venus en vélo par les pistes depuis Tana (partis à 7h30, arrivés à 12h30, chapeau !), et partons pique-niquer sur le terrain de l’un d’entre eux que nous ne connaissions pas (dont la maison se révèle une véritable maison de magazine, top moderne, un truc de dingue). Petit tour en canoë sur le lac histoire de se tremper un peu, puis retour à l’hôtel, d’où nous repartons pour aller manger une succulente fondue suisse chez Albert&Lili.

L’Ermitage dispose de différents terrains de sports et d’activités auxquelles nous nous adonnons tous: le volley du w-e n’est donc pas oublié, pendant que les enfants font du karting. Nous prenons le buffet à l’hôtel, un vrai régal.
C’est donc le ventre bien plein que nous nous rendons à pied aux vestiges laissés par Jean Laborde, arrivé vers 1830 à Madagascar et qui a eu une ascension surprenante au sein du royaume. Arrivé ruiné, il a gagné la confiance de la cruelle reine Ranavalona 1re (et beaucoup plus selon la rumeur) et devient le conseiller du pouvoir malgache jusqu’à ce qu’on découvre qu’il avait influencé son fils, le futur Radama II, pour faire appel aux roi de France pour la renverser. Il doit alors s’exiler 4 ans à la Réunion, mais reviendra influent à Madagascar lors de l’accession au trône de Radama II, jusqu’à sa mort à Tana en 1878, où il est alors Ambassadeur officieux de la France.
Les travaux importants qu’il a effectué à Mantasoa datent de sa première période : une fonderie de fusils et de canons, une verrerie, une faïencerie, une papeterie, une sucrerie, une savonnerie… une véritable « cité industrielle » en somme, avec également un palais d’été pour la reine.
Beaucoup de ces éléments ont été enfouis sous les eaux avec la création en 1937 du lac artificiel de Mantasoa (2000 hectares), mais il reste quelques vestiges intéressants.
Maisonnette le long du chemin
Escalier menant à la maison de Jean Laborde
Nous n’avons hélas pas pu voir l’intérieur de la maison de Jean Laborde (mauvais horaires) au village d’Andrangoloaka, qui a été restaurée récemment (1998) et qui contient un petit musée, il va donc falloir revenir ;)

C’était donc le dimanche de Pentecôte et il y avait un joli manège assez rustique mais efficace sur la place du village.

Un peu plus loin se trouvent encore les bains de la reine, où l’eau était amenée par un canal asséché depuis et remontait par le centre du bassin. Belle piscine, non ?
Un peu plus loin de nouveau les restes d’une usine, puis de la fonderie elle-même


Ce terrain sert désormais de terrain de sport pour le lycée qui s'est installé dans la continuité des bâtiments

Fonderie et son four au centre

Notre petite troupe ayant bien marché (3 ans pour la plus jeune) avec le soleil de face tout le long, nous sommes finalement bien contents d’être rejoints en 4x4 par Florent et Fred, où tout le monde s’entasse joyeusement (soit une vingtaine de personnes donc !).
En attendant la voiture, nous assistons à l’écossage du riz à la machine. A l’arrière s’entassent les cosses, que les poules guettent, il doit bien rester quelques grains à picorer.


C’est qu’il nous fallait économiser nos forces pour faire face à la soirée qui nous attendait : Martine nous avait concocté une « Murder Party », sorte de Cluedo mais sans plateau. Nous avions tous un rôle à tenir, en costume, et devions démasquer l’assassin du crime qui s’était produit en début de soirée à l’aide d’indices qu’il fallait recouper et confronter aux autres personnages. Florent était l’inspecteur et moi une comtesse russe abusant de la vodka…
Nous étions dans la salle à manger de l’hôtel où nous ne sommes pas passés inaperçus, et les enfants chacun dans les chambres nous ont laissé passer une super soirée !
Quelques uns des personnages au briefing : les 2 Comtesses, le proprio du golf, la cavalière et l'avocate/assassin 
Le lendemain matin, dernière ballade à cheval pour un petit groupe, puis pique-nique à la maison d’une connaissance, également comtesse la veille au soir : sa modeste maison représente vraiment l’image de la maison de vacances à mon goût, sans ostentation, ouf.
Nous n’étions pas les seuls à pique-niquer (et le long des routes aussi) : de nombreux malgaches étaient venus avec 3 gros camions occuper le terrain en face, avec la sono bien-sûr !

Pas trop d’embouteillages au retour, nous sommes partis suffisamment tôt pour cela.

Mantasoa est à l’image de Tana, voire en plus exacerbé : côte à côte se trouvent des maisons secondaires luxueuses et délirantes, et d’autres miséreuses à pleurer. Il n’en reste pas moins que l’endroit est parfait pour un w-e au vert, à condition de bénéficier du beau temps !

Depuis ce w-e de Pentecôte, les jours et semaines défilent à toute vitesse. J’ai organisé un vide-grenier au CAR, puis c’était la kermesse à l’école d’Ottavio dans laquelle j’étais très impliquée depuis des mois, nous avons déjà refait une Murder Party à 6 seulement grâce à l’excellent coffret créé par mon ancienne collègue de travail Virginie (http://www.amazon.fr/Petits-crimes-entre-Virginie-Pelletier/dp/2215109246), que Florent a ramené de France 2 jours avant.
Achille est en vacances depuis une semaine déjà, son établissement (et ses profs) est « occupé » car centre d’examen pour tout le pays : j’ai donc mis en place des stages (arts plastiques, capoeira, cirque et hip-hop) au CAR pour occuper ces ados désoeuvrés, mais donc il faut aussi que je le véhicule !
Les semaines à venir vont aussi être chargées : conseil d’école et d’établissement, cloturer les comptes de l’association de l’école, préparer les activités périscolaires de la rentrée, sortie annuelle avec le personnel du CAR, Veloma Party (soirée d’adieux) pour ceux qui nous quittent… et j’en oublie !

Je ne suis donc pas du tout certaine de refaire un article d’ici septembre, et vous souhaite alors de passer de très bonnes vacances ! Donnez-moi de vos nouvelles si nous ne nous voyons pas ;)