J’ai souvent parlé des embouteillages de
Tana, le mois de décembre étant réputé comme le pire de l’année sur ce
point : certains ont mis mardi dernier jusque 3h pour faire la dizaine de
km qui relient Ambohibao, chez nous, au centre de Tana…
L’avantage, c’est que du coup on a le
temps d’observer et de prendre des photos !
Sur celle-ci un bon aperçu d’un
embouteillage classique sur une route secondaire, avec la charrette à zébu en
avant, un chargement hétéroclite et le camion devant nous.
Mais manquent sur ce cliché les vélos,
piétons, et les chariots bien particuliers comme ceux-ci pris en photo vides
et au repos. Les charges portées sur ces chariots sont impressionnantes, et
cela dans des montées quelquefois très raides.
Sinon voici « le » point noir enfin
dégagé sur la route de la digue : une canalisation séparant les 2 rizières
attendait d’être réparée depuis le mois de juin, c’est enfin chose faîte !
On passait facilement 30mn juste pour le ralentissement qu’induisaient ces
travaux… A l’arrière on voit le bouchon sur la déviation, car la route n’avait
pas encore été réouverte.
Bon le relais est pris depuis, car c’est
dans le quartier de 67 hectares que des travaux sont entrepris désormais, en
pleine saison des pluies : c’est un accès important au centre et cela
contribue lourdement à allonger le temps de transport car les contournements ne
sont pas aisés.
Et avec la saison des pluies, l’état des
routes ne s’améliore pas du tout : celle derrière chez nous que beaucoup
empruntent (y compris nous bien-sûr) pour éviter le bouchon de la pharmacie
d’Ambohibao, se détériore à vitesse grand V, les trous sont de plus en plus
impressionnants, et cela secoue pas mal à leur passage.
J’ai découvert que les personnes mains
tendues entre les voitures, avec leur sac de terre/cailloux au bras, n’étaient
pas suicidaires du tout mais demandaient en fait aux automobilistes de donner un peu d'argent pour combler les trous avec de la terre ou des graviers, tant la voirie/mairie brille par son
inaction…
Nous n’avons donc pas été étonnés ce
mercredi, férié, de voir que cet éboulement proche de la maison s’était amplifié depuis la dernière
fois, et qu’apparemment rien ne sera fait jusqu’à ce que ce soit vraiment
bloqué.
Autre chapitre sur la route, les « taxi be », ou bus collectifs desservant Tana et ses environs, en général blancs avec une bande rouge tout le long du véhicule. Chaque trajet coûte 400 Ariary (0,133 euros), prix qui a été doublé en septembre dernier. Il existe beaucoup de lignes, chacune ayant des arrêts précis, normalement, mais l’arrêt se fait plus ou moins sur demande et donc de manière sauvage, quasiment toujours sans clignotant bien-sûr. Selon les embouteillages certains modifient leur parcours, ce qui donne lieu à des empoignades car évidemment les clients ne sont pas forcément prévenus à temps et sont débarqués n’importe où. Ils roulent n’importe comment (il se dit que lorsque le chauffeur est trop ivre c’est le receveur, qui ne sait pas conduire, qui prend le volant) : à la lecture quasi-quotidienne des journaux, les taxi-be sont responsables de beaucoup d’accidents mortels avec d’autres véhicules ou des cyclistes/piétons… Il n’est pas rare de les voir se doubler alors qu’ils n’ont aucune visibilité, tout cela pour être le premier à l’arrêt suivant et récupérer plus de monde…
Le receveur est à l’arrière du véhicule,
il fait payer et monter les gens, quelquefois alors que le véhicule est déjà
reparti. La porte arrière reste toujours entre-ouverte, grâce à une rustine de vélo qui l'empêche de claquer. Une planche est ajoutée dans
l’allée entre les sièges pour ajouter quelques places. Je n’ai pas encore eu
besoin de faire de trajet ainsi, à vrai dire ce n’est pas très réputé, mais je
le ferai un jour pour l’expérience. Achille les a surnommé les « taxi
bazar », ce qu’a beaucoup apprécié notre chauffeur qui ne les aime pas
du tout, bien que les empruntant lui-même par nécessité.
Le taxi-brousse relie lui différents
points dans toute l’île : il y a 4 gares routières à Tana où le bazar est sans
nom car se retrouvent les taxis individuels (4L ou 2CV couleur crème), les taxis be et les taxis brousse en attente pour
partir à l’extérieur. Ceux-là ne partent qu’une fois pleins, l’heure de départ
est donc complètement aléatoire, il ne faut pas être pressé.
Une dernière, plus légère, sur
(pour ?) la route : le nombre de voiture/camion qui crachent une
épaisse fumée noire, poussant quelquefois à fermer les fenêtres en quatrième
vitesse pour ne pas être asphyxiés !
Bref, il y a tant à faire pour l'entretien des routes, comme pour celui des véhicules...
Dans un autre genre, les violents orages
du soir se traduisent par de grandes coupures d’électricité dans la journée du
lendemain. Les quelques supermarchés ont tous un groupe électrogène, sauf qu’à
force d’être utilisé, celui-ci chauffe et ne fonctionne plus, comme dans ce
supermarché ce 9 décembre.
Drôle d’ambiance que de faire ses courses
dans le noir !
La fraîcheur des articles ? Pas de
problème, on rabat des rideaux en matière des sacs isothermes et on espère que
le groupe sera vite réparé !
J’avoue que je n’ai pas pris de viande ce jour-là…
J’avoue que je n’ai pas pris de viande ce jour-là…
Et arrivée à la caisse, on revient à la
bonne vieille liste manuscrite, avec 3 employés qui faisaient le va et vient
pour indiquer les prix des différents articles, et le total est fait à la calculette.
C’était un peu long pour ma part car je n’avais pas que 10 articles !
Merci pour ces photos à Hanta, avec qui je faisais les courses, alors que je n’avais pas mon appareil pour une fois.
Mais bon, tout cela ne sont que de petits
tracas dont on s'accommode plus ou moins facilement selon les jours, on relativise bien quand on voit les conditions
dans lesquelles vivent la plupart des gens, ou quand on lit ce genre
d’articles : http://www.lexpressmada.com/hygiene-salubrite-embouteillages-madagascar/48829-etat-d-urgence-dans-la-capitale.html
ou http://www.lexpressmada.com/5696/education-madagascar/48768-les-epp-privees-de-cantine-scolaire.html
A part cela, « tout va très bien,
Madame la Marquise », hier au soir était tiré un coûteux feu d’artifice
au-dessus du lac Anosy, devenu poubelle géante donc, pour célébrer la Quatrième
République de Madagascar (proclamée le 11 décembre 2010)…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire