jeudi 12 décembre 2013

Divers (classiques) petits désagréments


J’ai souvent parlé des embouteillages de Tana, le mois de décembre étant réputé comme le pire de l’année sur ce point : certains ont mis mardi dernier jusque 3h pour faire la dizaine de km qui relient Ambohibao, chez nous, au centre de Tana…
L’avantage, c’est que du coup on a le temps d’observer et de prendre des photos !
Sur celle-ci un bon aperçu d’un embouteillage classique sur une route secondaire, avec la charrette à zébu en avant, un chargement hétéroclite et le camion devant nous.

Mais manquent sur ce cliché les vélos, piétons, et les chariots bien particuliers comme ceux-ci pris en photo vides et au repos. Les charges portées sur ces chariots sont impressionnantes, et cela dans des montées quelquefois très raides.

Sinon voici « le » point noir enfin dégagé sur la route de la digue : une canalisation séparant les 2 rizières attendait d’être réparée depuis le mois de juin, c’est enfin chose faîte ! On passait facilement 30mn juste pour le ralentissement qu’induisaient ces travaux… A l’arrière on voit le bouchon sur la déviation, car la route n’avait pas encore été réouverte.
Bon le relais est pris depuis, car c’est dans le quartier de 67 hectares que des travaux sont entrepris désormais, en pleine saison des pluies : c’est un accès important au centre et cela contribue lourdement à allonger le temps de transport car les contournements ne sont pas aisés.
Et avec la saison des pluies, l’état des routes ne s’améliore pas du tout : celle derrière chez nous que beaucoup empruntent (y compris nous bien-sûr) pour éviter le bouchon de la pharmacie d’Ambohibao, se détériore à vitesse grand V, les trous sont de plus en plus impressionnants, et cela secoue pas mal à leur passage.
J’ai découvert que les personnes mains tendues entre les voitures, avec leur sac de terre/cailloux au bras, n’étaient pas suicidaires du tout mais demandaient en fait aux automobilistes de donner un peu d'argent pour combler les trous avec de la terre ou des graviers, tant la voirie/mairie brille par son inaction…
Nous n’avons donc pas été étonnés ce mercredi, férié, de voir que cet éboulement proche de la maison s’était amplifié depuis la dernière fois, et qu’apparemment rien ne sera fait jusqu’à ce que ce soit vraiment bloqué.

Autre chapitre sur la route, les « taxi be », ou bus collectifs desservant Tana et ses environs, en général blancs avec une bande rouge tout le long du véhicule. Chaque trajet coûte 400 Ariary (0,133 euros), prix qui a été doublé en septembre dernier. Il existe beaucoup de lignes, chacune ayant des arrêts précis, normalement, mais l’arrêt se fait plus ou moins sur demande et donc de manière sauvage, quasiment toujours sans clignotant bien-sûr. Selon les embouteillages certains modifient leur parcours, ce qui donne lieu à des empoignades car évidemment les clients ne sont pas forcément prévenus à temps et sont débarqués n’importe où. Ils roulent n’importe comment (il se dit que lorsque le chauffeur est trop ivre c’est le receveur, qui ne sait pas conduire, qui prend le volant) : à la lecture quasi-quotidienne des journaux, les taxi-be sont responsables de beaucoup d’accidents mortels avec d’autres véhicules ou des cyclistes/piétons… Il n’est pas rare de les voir se doubler alors qu’ils n’ont aucune visibilité, tout cela pour être le premier à l’arrêt suivant et récupérer plus de monde…


Le receveur est à l’arrière du véhicule, il fait payer et monter les gens, quelquefois alors que le véhicule est déjà reparti. La porte arrière reste toujours entre-ouverte, grâce à une rustine de vélo qui l'empêche de claquer. Une planche est ajoutée dans l’allée entre les sièges pour ajouter quelques places. Je n’ai pas encore eu besoin de faire de trajet ainsi, à vrai dire ce n’est pas très réputé, mais je le ferai un jour pour l’expérience. Achille les a surnommé les « taxi bazar », ce qu’a beaucoup apprécié notre chauffeur qui ne les aime pas du tout, bien que les empruntant lui-même par nécessité.
Le taxi-brousse relie lui différents points dans toute l’île : il y a 4 gares routières à Tana où le bazar est sans nom car se retrouvent les taxis individuels (4L ou 2CV couleur crème), les  taxis be et les taxis brousse en attente pour partir à l’extérieur. Ceux-là ne partent qu’une fois pleins, l’heure de départ est donc complètement aléatoire, il ne faut pas être pressé.
Une dernière, plus légère, sur (pour ?) la route : le nombre de voiture/camion qui crachent une épaisse fumée noire, poussant quelquefois à fermer les fenêtres en quatrième vitesse pour ne pas être asphyxiés !

Bref, il y a tant à faire pour l'entretien des routes, comme pour celui des véhicules...

Dans un autre genre, les violents orages du soir se traduisent par de grandes coupures d’électricité dans la journée du lendemain. Les quelques supermarchés ont tous un groupe électrogène, sauf qu’à force d’être utilisé, celui-ci chauffe et ne fonctionne plus, comme dans ce supermarché ce 9 décembre.
Drôle d’ambiance que de faire ses courses dans le noir !
La fraîcheur des articles ? Pas de problème, on rabat des rideaux en matière des sacs isothermes et on espère que le groupe sera vite réparé ! 
J’avoue que je n’ai pas pris de viande ce jour-là…
Et arrivée à la caisse, on revient à la bonne vieille liste manuscrite, avec 3 employés qui faisaient le va et vient pour indiquer les prix des différents articles, et le total est fait à la calculette. C’était un peu long pour ma part car je n’avais pas que 10 articles !

Merci pour ces photos à Hanta, avec qui je faisais les courses, alors que je n’avais pas mon appareil pour une fois.

Mais bon, tout cela ne sont que de petits tracas dont on s'accommode plus ou moins facilement selon les jours, on relativise bien quand on voit les conditions dans lesquelles vivent la plupart des gens, ou quand on lit ce genre d’articles : http://www.lexpressmada.com/hygiene-salubrite-embouteillages-madagascar/48829-etat-d-urgence-dans-la-capitale.html ou http://www.lexpressmada.com/5696/education-madagascar/48768-les-epp-privees-de-cantine-scolaire.html

A part cela, « tout va très bien, Madame la Marquise », hier au soir était tiré un coûteux feu d’artifice au-dessus du lac Anosy, devenu poubelle géante donc, pour célébrer la Quatrième République  de Madagascar (proclamée le 11 décembre 2010)…

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