Ici, comme en Afrique, la téléphonie mobile est
très importante.
D’abord parce qu’il n’est pas toujours aisé, pas
seulement financièrement, d’avoir une ligne de téléphone fixe qui, en plus,
fonctionne plus ou moins bien. D’ailleurs, nous en avons une mais nous ne
l’utilisons jamais. A chaque fois que j’ai essayé d’appeler un téléphone fixe ou
un portable depuis notre fixe cela n’a pas marché.
Il semble par contre que l’Etat ait fait un effort
sur les infrastructures pour le mobile. Je ne suis pas une experte donc c’est
énervant, je répète un peu sans pouvoir vérifier ce qu’annonce l’agence ecofin …
Mais les opérateurs aussi font de gros efforts de
développement selon une de nos connaissances ici qui travaille chez Telma,
l’opérateur national. Il est parti quelques jours au nord-est de Mada superviser
les derniers mètres de câblage de fibres optiques réalisés depuis des semaines
par exemple.
Le territoire semble désormais bien désenclavé,
même s’il reste des zones sans captation aucune. Par exemple, il est recommandé,
notamment pour une personne se déplaçant beaucoup dans Mada, d’avoir une puce
de chaque opérateur pour optimiser la couverture de chacun : suivant
le numéro appelé, on utilise la puce du même opérateur et on la recharge en
"kiosque" à tous les coins de rue !
Le marché de la téléphonie mobile à Madagascar se
porte super bien et les trois principaux opérateurs qui se partagent le
marché rivalisent d’offres : Telma, Orange et Airtel.
D’après cette même agence ecofin, le taux de
pénétration était de 44% en 2011 et de 51% en janvier 2013. Un malgache sur
deux posséderait un téléphone, des antiquités quelquefois certes, mais il y a
de plus en plus de téléphones multifonctions, avec Internet. L’Internet mobile
est vraiment le secteur en plein boom, comme de partout mais avec encore plus
de résonnance ici.
Les recharges et cartes prépayées fonctionnent à
fond car l’abonnement reste très cher pour la population : chaque
« épicerie » en vend, et elles font l’objet d’un commerce à part
entière, sous forme de « stands » dédiés à cela au bord de la route. J’adore cette pub sur tissu jaune fluo « 2 toi à moi », si vous arrivez à la voir car c'est tout petit !
Et pour ceux qui n’ont ni appareil, ni carte, il
existe des stands « point phone », où l’on peut emprunter un
téléphone (souvent fixé à un cordon pour éviter le vol) pour un appel. 100
Ariary l’appel est-il indiqué, mais cela varie selon l’opérateur et le temps
passé, la grille tarifaire fluctue et bien-sûr n’est pas souvent affichée.
Avec tout cela, inutile de dire que les cabines
téléphoniques ne servent plus à rien, déjà qu’il n’y en avait pas beaucoup. D’ailleurs
elles ne marchent plus du tout même si elles restent en place, comme ailleurs. Enfin, ce qui
n’a pas pu être arraché pour resservir. Je n’ai pas réussi à en prendre en
photo, nous sommes passés trop rapidement à côté de l’une des rares d’entre
elles.
Autre aspect de la téléphonie mobile en plein boom
ici (et en Afrique), c’est le paiement via le téléphone portable.
En effet,
comme très peu de personnes disposent d’un compte en banque car cela revient excessivement cher, payer via son portable se
révèle alors une excellente option, même s’il y des frais qui, mis bout à bout,
doivent bien finir par compter tout de même. D'autant qu'après un certain délais de non-utilisation, ces sommes sont perdues pour l'utilisateur, mais bel et bien gagnées pour l'opérateur... Les particuliers peuvent payer leurs
factures d’eau/électricité ainsi, et les entreprises peuvent rémunérer leurs
employés par ce moyen-là. Les produits MVola de chez Telma ou Orange money ou Airtel money font donc fureur.
Ainsi, comme en Europe ou ailleurs dans le monde, il
devrait y avoir quelques smart-phones sous les sapins ici aussi !
Tout ceci m’offre une belle transition pour vous
souhaiter à tous de très belles fêtes, un joyeux Noël et une bonne nouvelle
année !
« Mirari feti stambatra », « arahabaina tratry ny
Krismasy » et « Arahaba tratry ny
taona » !