vendredi 6 mai 2016

Les charmes du Nord 1 - Diégo 1

Nous profitons des petites vacances des enfants pour découvrir quelques coins du nord de Mada : nous pensions être larges avec 10 jours mais en fait nous avons pas mal couru et nous sommes dit à chaque endroit "il faudrait rester un peu plus"...

Cap en avion donc sur Antsiranana, ex Diego-Suarez sous l'administration française qui a été présente bien après l'indépendance, puisque la base militaire française ne s'est vraiment retirée qu'en 1973 pour la Marine nationale et 1974 pour la légion étrangère. 
Un peu de terminologie : la baie est "découverte" en 1543 par un explorateur portugais dont on devine le nom (une autre version indique 2 autres navigateurs, Diogo Dias et Fernan Soares). Mais son nom local est alors "Antomboko", soit troué, perforé : c'est que la baie est immense (156km), 2è plus grande au monde après celle de Rio, très découpée. En 1970, pendant la "malgachisation" du Président Ratsiraka, la ville prend le nom d'Antsiranana, "port", mais Diego-Suarez reste très utilisé aussi.
Comme à Rio, il y aussi un "pain de sucre", mais il est sacré, donc préservé, Nosy "Lonjo".

Nous redoutions de ne pas pouvoir partir, le cyclone Fantala est passé à 300km des côtes environ, et sa trajectoire est restée incertaine assez longtemps. Heureusement, il avait commencé à ralentir peu avant (après avoir fait de gros dégâts sur les îles Farquhar non loin) : nous sommes arrivés sous une grosse pluie dès la sortie de l'aéroport et avons eu un temps mitigé et venteux les 2 premiers jours, mais qu'importe, nous étions arrivés !
Nous ne regrettons pas de poser nos valises pour 4 nuits à la Villa Diego, chez Alain, sur la recommandation d'amis : on se sent bienvenus et très vite à l'aise, comme à la maison !



Nous consacrons notre première journée à une petite randonnée le long de la plage, aux "Trois baies", côté est, plein océan : nous nous faisons déposer à l'entrée de la baie de Sakalava (haut lieu pour le kite-surf), et longeons le littoral en passant par la baie des pigeons pour finir à la baie des dunes. Sans guide, nous hésitons quelquefois et passons à côté de vestiges de fortifications (que nous découvrons de loin ensuite...).







Malgré le vent et la baignade, il fait chaud et nous sommes contents de retrouver notre taxi près des vendeuses de souvenirs. Nous rejoignons alors la plage de Ramena où nous déjeunerons, tout en passant dans les ruines du fort militaire français et dans la zone militaire malgache actuelle, dont la résidence où a été placé Ravalomanana il y a quelques mois après son retour clandestin dans le pays.
Le site ne paraît pas actif du tout...



Le lendemain matin, direction le parc national de la montagne d'Ambre, premier parc créé à Mada en 1958, à une quarantaine de km de Diégo. Est-ce son ancienneté qui fait que le tarif est si élevé ? Un enfant de 12 ans est ici déjà considéré comme un adulte (15 euros), sans compter le coût du guide, obligatoire (et nécessaire !). 
Le parc jouxte la petite cité coloniale de Joffreville : en altitude (minimum 800m, max 1475m), l'air y était plus sain que sur la côte et c'était devenu un lieu de résidences secondaires, bien décaties depuis...

Parc à forêt dense et humide, nous n'échappons pas à la pluie/bruine. Nous ne verrons donc qu'un seul lémurien car ils se cachent de la pluie.
Découverte du plus petit caméléon, le "brochesia", différent donc de celui que nous avions pensé avoir déjà vu à Anjozorobe. 


Et là c'est sa taille adulte !
Le voyez-vous ?
Ce lézard est le vrai roi du camouflage, bien plus que le caméléon, incroyable : pour dormir la journée il s'aplatit littéralement le long d'un petit tronc idéalement recouvert d'un peu de mousse, allonge ses pattes arrière et avant le long de son corps.
Devant une cascade sacrée


Après un excellent déjeuner à Joffreville dans le jardin de l'auberge/maison d'hôtes "le Relais de la montagne d'Ambre", institution locale (où les enfants sont ravis de trouver plusieurs chats), nous prenons la route pour nous rendre aux Tsingy rouge. Il faut retourner sur nos pas et poursuivre sur la route nationale en direction de Nosy Be (à 50km environ de Diégo). Hélas cette portion est très dégradée, augmentant le temps du trajet, on ne voit plus beaucoup de bitume et nous n'osons pas imaginer comment cela doit être en saison des pluies...

On quitte la route pour 17km de piste sablonneuse sèche, cela roule mieux que sur la route, pour déboucher d'abord au sommet de canyons, falaises qui s'effondrent sous l'action du vent et de l'eau.





La piste passe tout près du précipice, notre chauffeur nous indique que celui-ci n'en a jamais été aussi près, il gagne toujours plus. L'année prochaine l'accès pourrait être coupé, il faudra trouver une autre voie car ça craint ! 

Un peu plus loin on peut descendre à pied au fond de l'un des canyons et marcher le long de ces "cheminées" de grès, marnes et calcaires, colorés par la latérite/terre rouge.





Magique, majestueux, fort, angoissant un peu aussi car éphémère...
Le retour est long, et les enfants se jettent dans la piscine malgré la nuit noire, il y resteront 2 bonnes heures et dîneront en maillot de bain !

Pause, le bleu émeraude promis sera pour le prochain post !


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