Nous démarrons depuis la plage de mangrove de notre hôte où une boutre de M. Richard nous attend, direction la mer d'Emeraude, après avoir traversé toute la baie.
Nous faisons un stop ravitaillement pour récupérer les personnes qui vont cuisiner pour nous.
La traversée de la passe à l'aller nous semble tumultueuse mais en fait est relativement calme (nous ferons la différence avec le retour), nous passons devant les lieux où nous étions l'avant-veille.
La traversée de la passe à l'aller nous semble tumultueuse mais en fait est relativement calme (nous ferons la différence avec le retour), nous passons devant les lieux où nous étions l'avant-veille.
Encore quelques dizaines de minutes à voile et nous voici dans une eau calme, limpide et incroyablement turquoise, digne d'une carte postale, et sur une telle étendue que cette surface mérite son nom de "mer".
Au détour d'un îlot rocheux acéré, nous accostons sur une plage de sable blanc paradisiaque. Nous y passerons les quelques heures suivantes, à barboter, aller voir les poissons tout proches, lézarder...
En attendant le repas qui nous est préparé dans une paillotte toute proche, nous pouvons nous faire masser par Alicia, chacun à tour de rôle (ce sont des suppléments à l'excursion qui la rendent encore plus sympathique), les enfants sont ravis, et je tente même les demies-tresses.
Depuis mes massages lui paraissent nuls... |
Nous nous régalons ensuite de crudités-poissons à la tomate-riz coco et banane, faisons une petite sieste pendant que les enfants jouent dans l'eau et sur le bateau, retournons dans l'eau avant de partir, trop dur...
Il ne faut pas trop tarder car, au fur et à mesure de la journée, la houle augmente et la passe devient plus difficile à naviguer en petit bateau à voile.
Nous commençons déjà à nous faire mouiller dans la mer d'Emeraude, et comprenons que cela va être sportif quand nous voyons les malgaches sortir les imperméables et se caler dans la boutre. Une fois trempés, ce qui arrive très vite entre le vent et l'écume, nous sortons aussi nos K-Way pour ne pas grelotter à l'ombre de la voile. Il y a bien un moteur mais par mesure d'économie il n'est pas mis en route, et puis il y a bien du vent, donc c'est bon !
La boutre est quelquefois très inclinée et nous n'en menons pas large, je crois qu'Achille n'est pas prêt de remettre les pieds dans une boutre ! Nous stoppons de nouveau à Ramena pour déposer les restes et les personnes, et Achille voudrait bien rentrer de là en taxi. Nous lui assurons que la traversée de la baie sera plus calme, mais c'est à peine le cas et il nous maudit de nouveau copieusement ! Nous attendons nos marins quelques minutes, partis se fournir en feuilles de qat, ce qui rassure encore moins Achille quand on lui dit que c'est une drogue douce que les gens d'ici mâchent souvent. Dans l'heure qui suit, nos marins sont de plus en plus volubiles d'ailleurs, mais nous rentrons sans encombre.
Dernier dîner à l'hôtel, pas le courage de sortir dans le centre-ville de Diego, que nous aurons peu visité finalement (déjeuner et ballade le 1er jour mais sous la pluie).
Nous partons tôt le lendemain matin en voiture, pour rejoindre Ankify le soir (Diego-Ankify = 245 km environ), le port d'où nous prendrons le bateau le surlendemain matin pour Nosy Kumba.
Merci à Alain de nous avoir apporté les passeports/carte bleue/clés en moto à la sortie de Diego, nous aurions eu l'air fins à l'aéroport de Nos Be quelques jours plus tard...
Cette même route nationale est vraiment très défoncée jusqu'à Ambilobe (140km environ), c'est fatiguant, heureusement que nous ne conduisons pas (cela me laisse la possibilité de faire quelques belles photos)
Nous nous arrêtons à 110 km de Diego, au parc national de l'Ankarana, quasi à mi-distance donc.
Pas de bitume et des véhicules d'un autre âge |
Je crois qu'ils étaient au moins 10 en tout car le chauffeur avait peine à conduire |
Changement de climat ici, il fait chaud et lourd, la forêt est dense et sèche, avec des feuilles caduques, c'est-à-dire qu'avec le début de l'hiver, elles commencent à tomber.
Ne faisant qu'une halte, nous choisissons la plus courte ballade alors qu'il faudrait rester dormir pour bien apprécier les lieux...
Les rivières sont à sec, nous permettant d'admirer le gouffre d'où part une rivière souterraine qui s'étend jusqu'à la mer. Le tourbillon doit être très impressionnant en saison des pluies.
Quelques lémuriens, serpents, gecko... mais surtout ces incroyables tsingy gris, érodés par les pluies et le vent depuis depuis... Des pics et aiguilles calcaires.
Certaines ballades permettent de s'en approcher un peu plus, mais il nous faudrait plus de temps...
Ces tsingy s'étendent sur 35km de long et sont entrecoupés de canyons insoupçonnés (et qui le resteront pour nous), couverts de forêt et renfermant tout un réseau de grottes et de rivières souterraines. Cette région regorge de grottes sacrées, et de "fady"/interdits donc.
L'ethnie locale est celle des Antakàrana ("ceux qui marchent sur la pointe des pieds sur les roches", et comment !), un sous-groupe de celle des Sakalava, et s'est réfugiée ici lors de la montée en puissance des Merina des hauts plateaux au début du XIXè siècle (les Merina n'ont toujours pas accès aux grottes royales et sacrées depuis). Le roi actuel Tsimiharo III réside à Ambilobe et a toujours un fort prestige, que ne négligent pas les présidents ou divers candidats du pays.
Nous reprenons la route après une pause déjeuner très agréable, entourés de multiples chats.
Arrivée vers 17h à Ankify. Hélas la chambre tarde à nous être remise, nous profiterons juste du paysage : Nosy Kumba en face, où nous nous rendrons le lendemain.