samedi 15 février 2014

Les routes en attendant l’agriculture, encore (et ajout 1)

L’état des routes, vous l’avez déjà compris, est un sujet de préoccupation quotidien dans la capitale : il y en a peu, et elles sont de plus en plus défoncées, entraînant des embouteillages toujours plus monstrueux, alors que le nombre de voiture ne cesse de croître, pas toujours en très bon état non plus d’ailleurs.
Une série de photos à côté de chez nous : 
15/01, patte d'oie vers la pharmacie d'Ambohibao depuis l'école C

15/01, depuis Ambatolampy en direction de l'école C, à 200m à vol d'oiseau de la maison

Idem
Les trous sont finalement modestes sur ces photos, depuis ils sont devenus énormes, et je crains de plus en plus pour ma petite voiture. Je vais essayer de refaire ces photos aux mêmes endroits sous peu pour vous montrer la différence. Il faut slalomer, se retrouver très souvent à gauche, choisir de prendre le trou sur sa gauche ou droite...
Il ne se passe pas une semaine, voire une journée, sans que la presse ne s’en fasse l’écho, sous forme d’article ou de brèves.
Mais cette semaine, L’Express de Madagascar du 13 février nous a offert une double-page entièrement consacrée aux nids-de-poule ! Impossible de retrouver le lien sur leur site, c’est comme si cela n’existait plus. Je vais donc vous en donner un aperçu, et vous ai scanné l’encadré le plus savoureux.
On nous explique que « Ce n’est pas le fait d’y tomber qui est le plus dangereux, mais celui d’en sortir. Tout dépend des dimensions du pneu, de la pression de gonflage, de la vitesse à laquelle le conducteur roule et de la profondeur de la cavité. ». D’ailleurs, la double-page comporte aussi un entretien avec le M. Pirelli de Madagascar.
"Perte d'un enjoliveur, pneu endommagé, jante pliée ou brisée, parallélisme déréglé, amortisseur abimé, direction tordue… sont autant de conséquences fâcheuses engendrées par ce genre de choc."
Il y a aussi un encadré sur « comment les fissures deviennent un trou », où l’on comprend qu’il faut de toute façon attendre la fin de la saison des pluies pour faire de vraies réparations qui se résument finalement à du rafistolage. En attendant, on ne peut que combler avec de la terre, qui part dès la première grosse pluie, ou avec des graviers (idem) ou des cailloux plus gros (qui finissent aussi par partir de toute manière). Donc cela ne va pas s’arranger.
Un autre encadré nous apprend qu’il existe un Fond d’entretien routier (FER) et titre ironiquement «Il n’y a rien à … FER », car ce fond ne distribue plus aucune subvention à la Communauté urbaine d’Antananarivo depuis 2011. Apparemment, l’enlèvement des ordures dépend aussi de ce fonds, oups…
Les pages se finissent logiquement avec des conseils sur comment bien négocier son nid-de-poule pour épargner le plus possible sa voiture, au cas où !

Hum, je le réécris car c'est illisible : 
"Savoir atténuer les dégâts
Il arrivera certainement à un conducteur ou un autre de se retrouver avec un nid-de-poule, sans aucune échappatoire pour l'éviter. Le premier réflexe consiste à ne pas freiner brusquement. Plutôt freiner plus tôt (!) et laisser la roue rouler doucement dans le trou en la gardant la plus droite possible. Une roue bloquée souffrira bien plus qu'une autre qui roule. En freinant, le poids du véhicule se déplace vers l'avant et cela peut aggraver l'impact.
Dans certaines situations, il vaut mieux tomber exprès dans le trou, au lieu de l'éviter. Cette manoeuvre peut causer des accidents. Et encore, si le flanc du pneu heurte les rebords du nid-de-poule, étant donné que le conducteur a tourné le volant, les dommages s'en trouvent multipliés."

Fin de l'article principal : "Il est difficile d'estimer à combien s'élèvent les dépenses en réparations, à la suite d'un impact dû à un nid-de-poule. Mais ce qui est sûr, c'est que l'addition sera salée avec tous ces éléments exposés aux risques de dommages".

Bon, maintenant on sait, si on abime nos voitures c'est qu'on le veut bien !



Ajout du 18/02
Pas de photos comparatives car je suis clouée au lit depuis 48h (enfin plus précisément abonnée à un trajet lit - wc uniquement), par contre j'ai réalisé que j'avais oublié de vous signaler un type de trou tout à fait typique et beaucoup plus dangereux car très profond, on doit y flinguer sa voiture et plus : les regards non protégés des bouches d'égouts.
Non protégés car les grilles ont été récupérées pour d'autres usages… Aucune grosse pierre n'est posée devant, donc il faut les connaître, surtout lorsque l'on doit croiser un autre véhicule.
L'autre jour, un taxi be s'étant trop engagé, je me suis trouvée bloquée devant un trou comme celui-ci, sans avoir la place de passer. Lui était bloqué devant une benne à ordures débordante depuis des mois. Il refuse de reculer et se caler à droite des ordures et coupe son moteur.  J'ai aussi coupé le mien (fenêtres ouvertes à côté des ordures, les enfants criaient pitié !) en lui répétant que "ça ne passait pas" même si ma voiture n'est pas grosse. Un motard derrière nous lui a traduit et il a fini par reculer…
Comme me le faisait remarquer une amie, autant en Europe on arrive à avoir certains automatismes en conduite sur des trajets quotidiens, autant ici la vigilance doit être à 110% en permanence, tant sur l'état des routes changeant que sur tous les mouvements des personnes sur ces routes. Avec le 4x4 de Florent j'ai toujours l'impression de trop serrer les gens, de trop serrer à droite ou d'être au milieu, bref c'est du sport !
Bland et Isa, c'est pareil pour vous au Congo et en Ouganda ?

2 commentaires:

  1. L'article sur comment bien prendre son nid de poule, c'est vraiment trop fort ! Merci de l'avoir retranscrit car cela pourra effectivement s'avérer utile, surtout avec des pneus rechapés qui ont une fâcheuse tendance à exploser en cas de malmenage répétitif... :-)

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