Aujourd’hui (6/11/2015)
mon fils aîné re-reçoit une vaccination contre la polio, mais pas mon plus
jeune fils…
Madagascar est un des
rares pays au monde où la polio sévit encore : faute de vaccination
massive, la polio reste une menace et l’on voit tous les jours des gens qui l'ont contractée et cela fait mal au coeur.
L’Etat malgache, avec
l’appui de l’Unicef, a donc lancé une campagne de vaccination massive qui s’est
majoritairement déroulée mi-septembre. Le choix s’est porté sur une vaccination
orale, 2 gouttes, moins coûteuse que le vaccin classique qui, par ailleurs, est
plus lourd avec tous les adjuvants.
Des équipes de
« vaccinateurs » ont sillonné les quartiers et vacciné tous les
enfants entre 0 et 15 ans, y compris ceux déjà vaccinés.
J’imagine, enfin
j’espère, qu’ils tenaient un fichier détaillé, mais en tout cas un code à la
craie était visible sur les maisons pour indiquer l’état des lieux :
Un 0/2 indiquait que
les deux enfants de la maison n’avaient pas encore été vacciné, un 5/5 que les
5 enfants de la maison l’ont été…
Ainsi dans le collège
à côté de notre école, les 155 élèves ont été vaccinés. Mais l’ont-ils été de
nouveau chez eux, dans la rue ?
Pour nous, pourtant
tout à côté, personne n’est passé à domicile.
Par contre,
l’établissement et nos écoles ont été contactés et il leur a été demandé de
faire passer l’information. C’est ainsi que l’établissement a pris les devants
et organisé, au sein de ses 5 entités, des opérations non obligatoires de
vaccination, réalisées par des médecins des services de l’Ambassade et
délivrant à la famille un certificat de vaccination. En cas de refus des
parents, ceux-ci doivent en théorie fournir un justificatif comme quoi la
vaccination a été faîte ailleurs.
Personnellement,
assez réticente au début (nos enfants doivent justement être vaccinés pour
rentrer à l’école, crainte d’un surdosage…), j’ai ensuite considéré le fait que
cette nouvelle vaccination allait booster les défenses déjà acquises de mon
enfant contre cette maladie récidivante ici, et il m’a paru utile de soutenir
l’effet de masse recherché : la vaccination n’est efficace à grande
échelle que si l’ensemble de la population est touchée, c’est d’ailleurs pour
cela que la maladie est éradiquée dans beaucoup de pays désormais.
Mais alors pourquoi
je n’ai pas fait vacciner mon jeune fils ?
Nous avons eu ses
dernières analyses de contrôle à la suite de la bilharziose contractée à
Pâques, et le traitement a fait baisser ses globules et défenses donc, le
médecin m’a pour le moment déconseillé de faire cette sur-vaccination.
Il me semble que cette
vaccination apporte un plus à nos enfants qui ont déjà été vacciné, mais je ne suis pas du tout experte en la matière. La question
de l’efficacité se pose plutôt pour ceux qui ne l’ont jamais été je crois. En effet, en
Europe, le vaccin est une version morte de la maladie, alors que la version
orale diffusée ici est un virus vivant. Comment vont réagir des petits corps
bien souvent déjà affaiblis, qui n’ont développé aucun anticorps contre cette
maladie jusqu’à présent ? J’ai bien peur que, malgré cette campagne, de
nouveaux cas ne se déclarent, statistiquement, en attendant la couverture
totale.
Il semblerait qu’à
l’aéroport, à la descente de l’avion, les passagers enfants soient
automatiquement (re)vaccinés, nous verrons donc ce qu’il en sera début
janvier !
Nous voici donc maintenant
début janvier : à notre retour de France, à l’aéroport, je m’attendais à
être dirigée vers les vaccinateurs car leur présence avait été largement annoncée dans la
presse locale (une connaissance adulte de passage en novembre a même dû éviter
la vaccination avec la technique du déplacement en crabe dans la queue). J’étais prête à
brandir le certificat de vaccination que mon fils aîné a reçu quelques semaines
plus tôt, et présenter la dérogation pour mon plus jeune. Mais rien de tout
cela ne s’est produit pour nous le 3 janvier, mais alors rien de rien, un
retour comme un autre !
Du coup je me pose
vraiment des questions et me dis que tout ce potin n’était pas très sérieux, dans nos établissements en tout cas.
J’espère vraiment que les gouttes données aux enfants des établissements français, dont
l’accès est conditionné au fait que les enfants doivent être vaccinés, n’ont
pas fait défaut aux enfants de la brousse malgache, qui eux en ont un réel besoin
vital…
Sinon la reprise se
passe plutôt bien, les proches qui me suivent sur FB ont pu voir que l’état de
la ville ne s’arrangeait pas du tout avec la gestion calamiteuse de ses
ordures, d’où la présence à Mada de cette autre grande maladie qu’est la peste,
entre autres joyeusetés…
La saison des pluies
est maintenant bien entamée, l’eau est déjà assez haute dans les rizières,
j’espère que les paysans urbains auront le temps de faire leurs récoltes cette
année avant qu’elles ne soit noyées (le riz n’est pas encore mûr)…
Nos 5 points
de fuite d’eau dans la maison sont bien gérables, la peinture du plafond de la
chambre d’Ottavio tombe, mais pas sur son lit, ça va aller ;)
Au fait, bonne année
à tous, Arahaba
tratry ny taona, et à bientôt !