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depuis le 14 juin, il est grand temps de donner quelques nouvelles !
La rentrée s’est bien
passée, moins « stressante » que l’année dernière :
l’appréhension du collège et du bus est derrière Achille en 5è ; en CE1
Ottavio commence aussi à mieux comprendre ce que l’on attend de lui… Les
activités de chacun et de la famille occupent pas mal et je suis déjà souvent
sur l’ordinateur pour les miennes…
Comme chaque
septembre-octobre, les coupures d’électricité et d’eau sont incessantes, et
nous connaissons aussi une coupure d’internet de dix jours suite au vol des
câbles dans le quartier, suivie de connexions très irrégulières…
Il me faut aussi
préciser que nous savons désormais que ce sera notre 3è et dernière année à
Madagascar, nous en profitons donc pleinement ! Sans savoir encore si ce
sera Paris ou ailleurs bien-sûr, ce serait trop simple.
La nécessaire routine
de rentrée <lever aux aurores-coucher
avec les poules> a juste été cassée
le temps d’un w-e à Mantasoa : les maris nous ont rejoint après 45km en
VTT en passant par les rizières et les pistes. Impossible de les récupérer
éventuellement en voiture car ils étaient tout le temps éloignés de la
route : fort heureusement aucun blessé n’était à déplorer. Traditionnelle
fondue suisse le soir : exténué, Achille est allé commencer sa nuit dans
la voiture à 21h en attendant que nous finissions !
C’est donc avec les
vacances de la Toussaint que nous avons repris notre découverte du pays.
Cette fois, nous
avons décidé de pousser plus loin sur la RN2, celle qui mène justement à
Mantasoa puis Andasibe. On poursuit cette route très sinueuse (il faut
descendre en 350 km de 1400m à la mer) jusqu’à Brickaville : au sud
c’est direction Manambato, entre autres, où nous étions déjà allés en juin
2014 ; et au nord c’est direction Tamatave et pour nous Foulpointe et
Mahambo, nos points de chute.
Logiquement nous
croisons toujours beaucoup de camion dans les deux sens jusqu’au principal port
de Madagascar, Tamatave : c’est toujours périlleux de les doubler.
Certains sont arrêtés en pause, d’autres en panne, d’autres carrément
accidentés et doivent être contournés.
Quelques branchages avant/après le camion indiquent aux automobilistes de faire attention, il y a rarement des personnes pour faire la circulation.
En quelques heures on
ne croise pas moins d’une vingtaine de camions citernes avec de l’essence, si
essentielle au pays (pour les voitures certes, mais beaucoup aussi pour les
groupes électrogènes qui pallient aux nombreuses coupures d’électricité de la
Jirama).
Nous passons une nuit
à Tamatave, déçu effectivement par l’hôtel Joffre du centre-ville : il n’y
avait plus de place à l’Océan 501 suite à une réunion/we de
Francs-maçons ! Sans doute faudrait-il s’attarder un peu, prendre le
temps, y connaître quelqu’un, mais là franchement, on préfère tracer, de toute
façon la baignade n’y est pas possible.
Nous pensons pouvoir
prendre une petite route qui longe l’océan pour sortir de la ville et rejoindre
la principale ensuite qui est plus éloignée, mais en fait cela ne mène nulle
part, google map l’indique mais le « chemin » n’a plus d’issue. Cela
nous permet tout de même d’avoir une vue d’ensemble des infrastructures
portuaires.
Foulpointe ou
Mahavelona se situe à environ 60km de Tamatave, la bourgade est le long de la
route sur l’arrière et c’est donc « la » station balnéaire la plus
proche de la capitale (410km les séparent). Les restaurants-hôtels sont en bord
de mer, à l’avant donc. Nous stoppons 2 nuits au Manda Beach, posé directement
sur le lagon.
Magnifique vue depuis
notre bungalow, les enfants ne savent plus où donner de la tête entre le lagon
et la piscine, pas de problème pour s’endormir le soir !
Nous ne manquons pas
la visite du Manda Fort, l’un des rares vestiges historiques malgaches. Son nom
est un beau pléonasme puisque manda veut déjà dire fort !
Fidèle, le guide, se
présente comme le descendant de la 7è génération du Commandant du fort et d’une
esclave djiboutienne s’étant enfuie à la nage d’un bateau négrier proche de la
pointe. Il rend la visite vivante et captivante, car au fond il ne reste pas
grand chose de cet édifice militaire circulaire (70m de diamètre pour 6m de
hauteur) pourtant assez « jeune », construit vers 1820 par Radama
Ier, le roi de l’unification. Fidèle explique que le fort a été construit avec
l’aide des anglais, qui ont ainsi fourni 27 canons placés en hauteur pour
lutter soi-disant contre l’esclavage (les anglais ont abandonné la traite dès
1807). Mais Foulpointe était aussi un ex-comptoir de la Compagnie française des
Indes orientales, représentait donc une bonne position pour le commerce et la
domination des mers qui faisait rage à l’époque entre français et anglais, et
les flibustiers/pirates s’emparaient souvent dans ce coin des différents
navires et de leurs cargaisons (la belle île de Sainte-Marie presqu’en face, où
nous aimerions nous rendre en juillet, est d’ailleurs bien connue pour cela).
Le fort à l’époque
était d’ailleurs beaucoup plus près de la mer qu’aujourd’hui, la terre a
beaucoup gagné de terrain en 200 ans, avec tous les cyclones que la région
subit.
Ce fort aurait été le
point central d’un dispositif stratégique composé de 5 citadelles sur la côte
est pour défendre la côte contre les invasions étrangères.
Il pouvait contenir
jusqu’à 700 personnes nous dit-on. Il reste 3 bâtiments en son centre : le
palais du roi, les cuisines et la prison. Il semblerait qu’il y ait eu quelques
prisonniers français et néerlandais, mais c’est de l’histoire orale !
Quant au palais, le roi n’y serait que peu venu, et le mettre dans le fort
était une bonne idée car sa majesté n’était pas forcément la bienvenue pour les
populations car il représentait l’ethnie merina, pas toujours appréciée… J’ai
pour ma part lu qu’il s’agissait d’une caserne, d’un arsenal et de la maison
des officiers (effectivement, la cuisine se fait plutôt en plein air ici).
A l’intérieur dudit
palais, Fidèle trace à la craie une carte de Madagascar au sol et explique le
nom de Foulpointe comme un souvenir laissé par le nom du bateau anglais de 1795
« Hopefull », mouillé à la pointe…
La structure
s’effrite quelque peu mais résiste finalement assez bien : les pierres
sont jointes par un ciment fait de poudre de corail et de coquillage, de sable
et de blanc d’œufs.
Fidèle nous a indiqué
qu’il existerait un passage souterrain (bloqué depuis car on pouvait seulement
y ramper) permettant de fuir le fort : les français l’aurait d’ailleurs
trouvé vide en 1829, mais j’ai lu ailleurs qu’ils avaient plutôt été refoulés de Foulpointe.
Pour les repas nous
rayonnons autour de l’hôtel : à refaire nous logerions au
« Lagon » où la cuisine est excellente, le service adorable, et l’espace
jusqu’à la plage idyllique avec ses deux petits étangs et passerelles juste
avant (prévoir beaucoup de produits anti-moustique sans doute), et le
« Gentil pêcheur » est l’un de nos préférés également.
Nous regrettons cependant
le fait de se sentir « harcelés » dès que l’on met un pied sur la
plage, mais je crois que c’est le lieu qui veut cela : on nous propose
toutes les 2 mn massage, coquillage à manger, ballade en pirogue, collier à
vendre… pas moyen de piquer un somme !
Le matin de notre
départ, nous finissons par faire la ballade en pirogue dans « l’aquarium
naturel » malgré la météo restée incertaine tous ces jours, entre deux
éclaircies : nous ne le regrettons pas.
Petits et grands sont
émerveillés par ce que les piroguiers ramassent en se baissant juste dans les
40cm de profondeur du lagon : énorme ou minuscule étoile de mer, étoile de
mer dragon, cygne de mer, oursins…
Nous rejoignons
Mahambo en fin de matinée, et logerons à la Pirogue pour 4 nuits : un seul
mot, paradisiaque. L’offre d’hébergement de l’hôtel part du plus simple, très
abordable, au plus luxueux. Etant 5 (nous avons emmené un ami d’Achille), il
nous faut un grand bungalow et on nous a attribué le plus luxueux, que nous
devons néanmoins laisser pour la dernière nuit en vue de sa préparation pour un
mariage. Du reste le 2è bungalow nous aurait finalement mieux convenu, séparant
mieux le coin nuit (tout à l’étage) du coin jour en bas (alors que des lits
étaient également en bas pour le 1er).
Notre bungalow principal, relooké pour les mariés |
Jolie allée pour aller se baigner ! |
Notre bungalow d'une nuit |
Les lémuriens vary s'invitent régulièrement au restaurant de l'hôtel et sur les bungalows, ils ne sont que 2 mais font un bruit effrayant lorsqu'ils se disputent.
Le lagon juste en
face est une piscine où l’on a toujours pied, il suffit de mettre des lunettes
de piscine et l’on aperçoit déjà de jolis poissons. Les enfants se régalent
avec leurs nouveaux masques « Easybreath » de Décathlon, vraiment pratiques
pour ceux qui ont du mal avec le tuba :
Sans vouloir faire de la pub, ce masque est top ! |
ils tournent pendant 2h autour
d’un rocher et tout d’un coup poussent de grands cris : « une murène,
il y a une murène » ! Dubitative, je vais voir et constate effarée
que c’en est bien une, noire et blanche, à 3m du bord, dans 50cm d’eau :
elle reste la gueule grande ouverte un long moment, puis la referme et
disparaît dans son trou. Pas de photo sous-marine forcément, mais en voici une
approchante trouvée sur le net.
http://medecinetropicale.free.fr/murene.html |
Ce que j’ai lu ensuite sur les murènes m’a
glacé le sang (elle n’aime pas être dérangée, on la comprend, et ne lâche pas
sa proie quand elle mord, on peut finir noyé !).
A l’avenir, on tourne un
peu moins autour ce rocher…
Pour ne pas se lasser
du restaurant de l’hôtel et découvrir d’autres coins nous cherchons d’autres
lieux où manger : nous retournons plusieurs fois au Zanatany, deux fois au
Récif, allons à l’Hibiscus. Poissons, crevettes et langoustes sont les plats de
résistance adulte, mais pas ceux des enfants, un peu moins « mer », ils le regretteront sans doute plus tard !
Notre deuxième jour à
Mahambo est franchement gris voire pluvieux, c’est la plus mauvaise journée du
séjour. On lit, les enfants jouent aussi à la tablette… Heureusement le
lendemain la météo s’améliore même si cela ne paraît pas gagné tôt le matin, si
bien que nous sommes partis rejoindre le groupe de surf sans crème solaire, pas bon ça… Le
prof de capoeira des enfants nous avait indiqué encadrer un camp de surf pour
ados dans le coin. Nous réservons 2 planches pour nos grands, et un bodyboard
le 2è jour pour Ottavio. La plage avec de belles vagues, car non protégée par
la barrière de corail (à priori jamais de requins nous dit-on, c’est vrai qu’il
n’y a aucune activité ou résidus susceptibles de les attirer là, mais nous ne
sommes pas tranquilles à 100%) est à 20-30mn de marche sur le sable, le long du
littoral. Après 2-3h à lutter contre les vagues et les forts courants (j’ai
presque eu du mal à revenir à juste 30m du bord à la nage seule, la planche
était indispensable pour nos enfants, pas seulement pour surfer mais pour s’y
reposer !), nos enfants sont morts et ont super faim ! Mais il faut
tout de même attendre plus d’une heure pour être servis, où que l’on soit (c’est
un gage de fraîcheur en même temps) !
L’après-midi se passe
ensuite en barbotage dans le lagon ou en construction de châteaux de sable
forcément.
Depuis le balcon, un soir sous la pluie et le soleil |
Depuis janvier 2015,
un nouveau bateau au départ de la plage de l'hôtel (le lagon s'arrête juste sur la gauche de cette plage, autorisant un mouillage sécurisé), El Condor , assure quotidiennement la liaison
Mahambo/Sainte-Marie (034.70.433.01 pour ceux que cela intéresserait). Nous l’ignorions et ne nous serions peut-être pas autant
arrêtés en route, mais pas de regrets, il est vrai que nous préférerions aller
à Sainte-Marie en juillet, au moment du passage des baleines.
Samedi matin nous
quittons Mahambo à 7h, et arrivons à Tana chez nos amis à 19h, avec une première pause
petit-déjeuner à Tamatave et une autre pour déjeuner à Andasibe. Le retour est un
peu long, cette route toujours aussi sinueuse n’en finit pas !
Les désolants feux de brousse
sont plus nombreux qu’à l’aller, nous constatons que Tana est très enfumée, ce
sera encore pire le lendemain.
Il est 15h30 et le soleil n'est presque plus visible par les fumées |
Fin d'après-midi enfumé et sans soleil le dimanche 25/10 |
La deuxième semaine
des vacances se passe sous un temps gris et assez frais pour la saison, entre
devoirs, coiffeur pour les garçons, médecin pour Otta et moi, cheval pour
Ottavio, et les copains des enfants bien-sûr ;)
A la prochaine pour d’autres
news !