Quel difficile début d’année, nous sommes encore tous
sous le choc, même de loin la barbarie en France, au Nigéria et en Arabie
Saoudite, au nom d’un islam dénaturé, laisse pantois, difficile de s’enjouer.
Et pourtant il faut bien continuer, se
replonger dans l’activité, l’ambiance du pays…
Il y a encore beaucoup de sujets que j’aimerais aborder ici, mais cela sera pour plus tard, je vais rester très descriptive
dans ce court billet de janvier, en parlant de la pluie et (peu) du beau temps.
En effet, depuis notre retour le 5 janvier aux
petites heures, nous n’avons guère vu le soleil. Les dépressions et cyclones
s’enchaînent à la fois dans l’Océan indien et dans le canal du Mozambique.
Fort heureusement pour nous Tana n’a pas été
touché à proprement parlé par le cyclone qui s’est affaibli en traversant les
terres avant de se « recharger » arrivé sur l’autre côte, mais le
corollaire est bien-sur un temps maussade, accompagné de fortes pluies, et les
conséquences sont alors dramatiques.
Les plaines et bas quartiers de Tana connaissent
de fortes inondations, obligeant plus de 22 000 personnes à quitter leurs
domiciles.
En ville, les gens craignent de quitter leur
habitation, à raison souvent : ils ne sont pas sûrs de retrouver leurs
affaires, voire leur toit tout court, qui peut ensuite être occupé par
quelqu’un d’autre… Mais imaginez-vous vivre les pieds dans l’eau pendant
plusieurs semaines...
La ville a déjà connu plusieurs glissements de
terrain, un jeune chanteur populaire, Félicien Rakotomalala, a ainsi été enseveli vivant sous sa
maison ; et les deux tunnels de la capitale, construits sous la colonisation et non
rénovés depuis, sont fissurés et menacent de s’effondrer : le Consulat
recommande de changer d’itinéraire par précaution, surtout pour celui d'Ambanidia, construit lui de 1932 à 1937 …
Les trous sur les routes se sont forcément
accentués, ralentissant encore plus la circulation, vous voyez le tableau…
Cet article exprime encore plus ce ras-le-bol...
Cet article exprime encore plus ce ras-le-bol...
Enfin, le niveau de l’eau étant considérablement
monté, les rizières débordent aussi, les grains de riz sont mouillés alors
qu’ils ne sont pas mûrs. Pour moi, c’est la disette en vue : récolter
maintenant pour éviter que le riz ne pourrissent sur place et sauver ce qui
peut l’être, alors que ce riz-là est non mature et ses cosses sont presque vides…
Cela n’augure rien de bon. Les paysans ont de l’eau jusqu’à la poitrine dans
les rizières, quelquefois au-delà, ne facilitant pas le geste pour couper le
riz, alors que l’année dernière l’eau était au maximum aux niveau des cuisses pour vous
donner une idée.
Sinon le gouvernement a changé de Premier
Ministre, c’est un ancien militaire désormais nommé Jean Ravelonarivo. La politique malgache étant très compliquée, je renonce à essayer de vous éclaircir là-dessus, je
suis dans le brouillard et la presse locale a également le don d’embrouiller un peu plus
ses lecteurs.
L’humeur est ainsi comme le temps, maussade, mais pas
seulement la mienne : cet éditorialiste en faisait déjà part le 6 janvier
en résumant les maux de Mada dans un gros ras-le-bol, avant même que les vagues terroristes ne plombent un peu plus l'atmosphère.
Allez, finissons tout de même en souriant, avec quelques
clichés bien d'ici :
Amoureux des 4L et 2CV, venez vite à Mada, ces
voitures y sont bichonnées et fonctionnent comme nulle part ailleurs !
Si vous grossissez la photo suivante (merci Geneviève),
vous verrez qu’il y a dans ces WC/douche publics une porte spéciale pipi et une
autre spéciale « kaka » !
Non, je ne suis pas allée vérifier
derrière les portes comment cela était, et oui, il y a du soleil sur ces deux photos prises hier mais c’était très passager) !
Et enfin grâce à Heather, voici notre quartier vu du ciel, ce qui est rare ici, avec l'école d'Ottavio au centre, le périmètre aux toits rouges avec des arbres au milieu, en face du grand chantier (construction d'une grosse résidence qui aura son entrée principale juste dans le virage, là où est l'entrée de l'école...). Nous sommes à 5mn à pied hors plan.
A très bientôt, en février sûrement !
Ajouts du 27/01/2015
Le soleil est toujours aux abonnés absents, mais il pleut nettement moins, c'est déjà mieux. Cependant, le niveau de l'eau dans les rizières et lacs tarde à descendre, les "relogés" de fortune sont encore visibles comme sur ces clichés pris hier route de la digue (la route est surélevée des 2 côtés donc), entre le "centre" et chez nous :