Le retour de France a été un peu long mais a
néanmoins pu être direct malgré les grèves, nous ne nous plaignons donc pas.
Un essaim de criquets nous a souhaité la bienvenue
à Ambohibao ce vendredi 29 août, c’était très impressionnant.
Passée la première frayeur, les enfants sont finalement
sortis de la maison avec leurs pistolets à eau pour les déloger du jardin. C’est
un moment qui restera gravé dans leurs mémoires je pense !
N’ayant pas de culture particulière dans notre
jardin, les criquets ne s’y sont pas trop attardés. Par contre, ils nous ont
laissé une multitude de crottes et beaucoup de poussières ! Leur présence
à Tana est exceptionnelle, ils sont normalement à plus basse altitude. Mais il
semble que la température anormalement chaude pour la saison soit en partie
responsable de leur venue (en effet, il a fait bien chaud, bien plus que
l’année passée à la même période – mais depuis il fait de nouveau frais). Il
paraît que du DDT avait été vaporisé la veille sur notre quartier, rendant
malades certaines personnes (en France c’est totalement interdit d’utiliser de
tels insecticides en zone urbaine, pas ici visiblement), oups !
La rentrée des écoliers se passe plutôt bien :
Achille appréhendait surtout de ne pas retrouver
de copains dans sa classe (il n’y avait qu’une trentaine de CM2 l’année
dernière et il y a cette année 8 classes de 6è de 23-24 élèves au
collège) : il est avec l’un d’eux, qu’il apprécie, et se trouvait alors tout
de suite plus serein, voire trop cool.
Dix jours après la rentrée il commence à
comprendre que cela va être rude pour lui : levé à 5h30 tous les jours,
départ du bus à 6h, 33h de cours dans la semaine (-2h une semaine sur deux),
arrivée à la maison à 18h15 au plus tôt… Avec les devoirs la veille pour le
lendemain bien-sûr. Un vrai rythme de « warrior » !
Du coup, nous nous couchons aussi presque comme
les poules, et je pense que nos soirées et week-end seront un peu moins festifs
que l’an passé.
Ottavio lui a l’air plutôt satisfait de sa rentrée
même s’il est séparé de sa grande amie (lui est dans la classe de CP unique et
elle en GS/CP). Il est content d’être désormais dans la cours de récrée des
grands et a eu une phrase très mignonne le soir de la rentrée :
« oui, c’était bien mais, par contre, je ne sais toujours pas lire ».
C’est fou comme, sans le vouloir, on met une pression d’enfer sur nos petits :
« Tu rentres au CP ? Super, tu vas apprendre à lire ! ». Certes,
mais bien souvent on oublie de leur préciser que cela ne se fera pas en un
jour !
Je suis heureuse d’être disponible et de pouvoir
les accompagner au plus près (même si je vois moins Achille concrètement) en ce
début d’années importantes dans leur scolarité.
Et la mienne de rentrée ? J’ai retrouvé les
copines avec plaisir alors que les amies qui sont parties me manquent déjà
énormément… Concrètement je fais 3 petits déjeuners le matin, un avec Achille à
5h30, un autre avec Ottavio (et Flo quand il est là) à 6h30, et enfin un autre
à 7h30 avec les copines à la cantine après avoir déposé Ottavio ! Et l'organisation du soir est presque militaire.
Sinon l’organisation et la gestion des activités
périscolaires, la mise en route de celles de l’association des parents
d’élèves, mes engagements au club de sports et loisirs… tout cela m’occupe pas
mal l’esprit, je n’ai guère le loisir de cogiter.
Ai-je retrouvé avec plaisir les longues coupures
d’eau de la Jirama, la cuve du surpresseur en panne pendant une semaine (pas
une goutte d’eau pendant plus de 72h) et pour finir le modem cramé donc pas
d’internet pendant 4 jours alors que ma moitié n’était pas là ? Cela est
moins sûr mais bon, on devient un peu fataliste ici !
J’achète toujours un journal local
quotidiennement, au même vendeur avec qui j’échange quelques mots, même si je
ne le parcours que très rapidement car les nouvelles y étant rarement positives
cela plombe vite le moral. J’y ai cependant appris que pendant que tout le monde lisait
son livre, notre ex-future-Première dame Valérie était arrivée à Madagascar
pour un reportage !
Transition vers ces quelques photos que je vous
gardais en réserve pour finir sur une note locale :
Bien que ne coûtant que 400 Ariary (le prix d’un
trajet de bus collectif en zone urbaine, soit 0,13 euros), le journal reste
malgré tout un produit que la plupart des gens ne peuvent pas se permettre
d’acheter. Il n’y a pas de kiosque non plus, mais l’affichage le long d’un fil
avec des pinces à linge ou étalés à même le sol permet au public au moins de
lire les Unes, il n’est donc pas rare de voir un mini-attroupement en début de matinée
autour des journaux !
Bonne fin de mois de septembre à vous tous !