C’est définitivement l’hiver à Mada, à Tana comme
sur la côte…
Nous pensions trouver soleil et chaleur à
Manambato (côte est) lors de ce w-e prolongé, mais il n’en fût rien ! On
savait un peu à quoi s’attendre avec le climat tropical humide de la cote est mais bon, on
espérait tout de même passer au travers !
Partis à 5h du mat de Tana pour éviter les
embouteillages de la fête nationale, nous sommes arrivés vers 13h, d’abord sous
une petite bruine puis, juste le temps de manger notre frichti, sous une
franche pluie jusqu’au lendemain… La piste qui mène « Chez Luigi »
est bien défoncée et glissante, nous sommes contents d’avoir le 4x4 et
surveillons nos amis derrière avec leur camionnette…
Nous sommes sur le lac Rasoabe, l’un des sites les
plus sympa du canal des Pangalanes. Le canal s’étend sur 665km et est composé
de plusieurs lacs et lagunes naturels reliés entre eux par des aménagements successifs
au XXè siècle (début des travaux par le Général Galliéni en 1896, jusque 1904,
puis réhabilitation dans les années 1980). Seuls 430 km désormais sont
navigables pour des péniches moyennes.
Photo prise sur ce site |
Le canal et ses lacs sont séparés de l’océan
indien par une mince frange de terre/dunes, où les villages de pêcheurs doivent
vraiment courber le dos en cas de tempête ou de cyclône… Malgré tout, sur cette
languette, il y a aussi une voie ferrée où circule plus ou moins un train par
jour, dingue !
Nous sommes à 293km de Tana donc |
Photo prise sur ce site |
Profitant d’une accalmie, un petit groupe se rend
au village d’où l’on entend cracher la musique depuis un bon moment, cela a
l’air sympa : c’est 1 000 Ar par personne pour guincher «au bon
coin». De retour au bungalows, impossible de persuader les enfants
d’y retourner, ils préfèrent jouer entre eux et les plus grands ne sont pas
encore assez ado pour aimer danser, dommage…
Le lendemain en essayant de trouver des beignets
frais nous nous faisons rattraper par une marchande d’artisanat local :
son étal est ambulant, trop drôle. Elle vend des colliers réalisés avec des
graines de plantes, colorés avec des végétaux et autres. Le fil est en raphia,
pas hyper solide donc. Le collier offert à la plus petite du groupe n’y résistera
pas, je verrai bien combien de temps tiendront les miens.
Profitant de la belle journée sur les 4, les
enfants ont ainsi pu se baigner dans le lac puis après 30mn de pirogue, tremper
l’orteil dans l’océan en furie (la baignade y est totalement déconseillée).
La traversée du village de pêcheur est encore bien
instructive pour nos enfants (on ne nous signale même pas d’école), mais je ne
suis même pas sûre qu’ils réalisent tout à fait la chance qu’ils ont…
Le riz acheté est ici battu puis tamisé pour retirer l'écorce |
Côté lac, c’est le débarcadère des
pirogues/passagers, mais c’est aussi le lieu de la toilette, de la vaisselle
(on frotte les marmites directement au pied avec le sable, très abrasif, et
cela marche).
Réparation au goudron fondu |
Entre les deux, le village, la voie ferrée et
quelques cultures.
Le lendemain samedi c’est la visite du Palmarium,
réserve privée où il y a 7 espèces de lémuriens et beaucoup de végétation
magnifique et endémique (1h30 aller et retour en pirogue), mais pas de chance,
ce fut sous la pluie. Tant pis !
Envoûtant canal, il faisait encore un temps correct |
Passage entre lac et canal |
Belle arrivée au Palmarium, on se croirait dans une publicité |
Dimanche nous repartons vers 9h, sous le soleil,
c’est trop rageant…
La route est magnifique, comme d’habitude. On
comprend mieux pourquoi le Ravinala (ravenale ou arbre du voyageur encore) est l’emblème du pays, il y en a des forêts
entières.
Cette fois il y a beaucoup plus de camions sur la route, ce n'est plus férié. C'est "la" route qui relie le plus gros port de Mada (Tamatave) à la capitale, elle est donc très empruntée dans les deux sens : pas toujours évident de doubler sur cette route très sinueuse (il faut remonter de la mer à 1500m puis redescendre légèrement)...
Pour finir il fait vraiment très frais à Tana ces deux derniers
matins, je n’arrive pas à me réchauffer, trop statique au bureau, et donc
je suis bien contente pour ma part d’aller retrouver bientôt la chaleur estivale française,
enfin j’espère !
Veloma !